Mon entrée dans la ville du Nord n’eût pu être plus intense.
Après trois heures et demi de déambulations le long des anciennes murailles, à nouer mon substrat autour des troncs d’arbre et négliger ces crèmes glacées aux garnitures fluorescentes, je suis arrivée un peu par hasard mais surtout par bonheur au Wat Phra Singh.
J’avais à peine dépassé la moue bonasse d’un lézard aux yeux améthyste et les lions qui surveillent la porte que mon âme a chaviré. Une mer orange, l’onde presque imperceptible d’une septantaine de jeunes moines.
Des psalmodies dont je ne perçois pas la source semblent émaner de l’aura céruléenne du grand Bouddha. Il s’agit des enseignements, le «Dhamma». La plupart des enfants sont attentifs, certains plus que d’autres. Un d’eux lit, son voisin s’ausculte la voûte plantaire, ils m’autorisent à les photographier en rigolant et font semblant de m’ignorer au moment de la prise. Les sommets de leurs crânes rasés font des parenthèses lascives, ondoyantes et magnifiques. Et leurs épaules nues sont de la soie.
La cérémonie se termine, les ceintures jaunes se dispersent en sillonnant l’herbe, un IPhone est brandi d’entre les pans d’étoffe et rapidement consulté, un chien suit sans dessein spécifique.
Des images magnifiques et des textes rudement bien écrits, comme d’habitude.
La photo de la tête de cochon m’a quand même un peu retourné l’estomac :-s
Merci Lewerentz.
Et laisse-moi te dire que cette tête de cochon était bien gaillarde comparée à d’autres créatures éventrées que l’on trouve sur les marchés.